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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé samedi qu’il allait revenir sur la suppression de deux jours fériés prévue par son prédécesseur François Bayrou pour réduire le déficit budgétaire, et tendu la main à la gauche pour mener avec elle « une « discussion parlementaire moderne et franche ».
« J’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés », a déclaré le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu dans un entretien à la presse quotidienne régionale mis en ligne samedi.
Ecartant un nouveau conclave sur les retraites, il a assuré miser sur « le dialogue avec les partenaires sociaux » pour trouver « d’autres sources de financement », dans cette interview publiée par plusieurs journaux dont Ouest-France, la Voix du Nord, Sud-Ouest, de même que les journaux de l’Est de la France du groupe Ebra, ainsi que le Midi Libre, la Dépêche ou Nice-Matin.
Pour sortir de l’impasse budgétaire, le chef du gouvernement nommé mardi veut mener une « discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau » avec les socialistes, les Ecologistes et le Parti communiste.
« Cette gauche républicaine dont on connaît les valeurs doit s’émanciper de La France insoumise, qui s’exclut elle-même de la discussion et préfère le désordre. Ce sera difficile mais nécessaire pour donner un budget au pays », a-t-il précisé.
Pas d’accord politique avec le RN
Sébastien Lecornu a évoqué aussi la question d’éventuelles discussions avec le RN. « Si vous me demandez s’il faut passer un accord politique avec le RN, la réponse est évidemment non. En revanche, refuser de discuter à l’Assemblée avec des députés élus par un tiers des Français, ça n’aurait aucun sens », a-t-il dit.
Interrogé sur l’éventuelle mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines dite « Zucman » (du nom de l’économiste Gabriel Zucman), comme le demande la gauche, il s’est dit prêt à travailler sur des « questions de justice fiscale », tout en appelant à faire « attention au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois et de la croissance en France ».
Face à la demande du PS de ne pas recourir au 49.3, Sébastien Lecornu a dit souhaiter « ne pas être contraint de l’utiliser », sans toutefois s’engager à ne jamais dégainer cette arme constitutionnelle pour faire adopter le budget.
« Si c’était le cas, ce ne serait pas uniquement l’échec du Gouvernement, ce serait un échec pour tous, mais la France doit avoir un budget », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a également annoncé l’ouverture « dès la semaine prochaine » de consultations en vue d' »un grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ».
« Il faut que l’on définisse ce qu’on attend de l’Etat, au moment où les attentes seront de plus en plus fortes notamment sur le régalien », a-t-il déclaré, n’écartant pas la fusion ou la fermeture d’agences gouvernementales.
« Il faut se réorganiser pour être plus efficace. Ce sera à étudier au cas par cas, sans jamais tomber dans la critique facile de nos fonctionnaires qui font un travail remarquable », a-t-il souligné.